Ce qu'il faut prendre en compte lors de sa première culture de cannabis


Ce qu'il faut prendre en compte lors de sa première culture de cannabis
Luke Sumpter

Cultiver son cannabis est une expérience très gratifiante. Mais il faut planifier, fixer les objectifs et pratiquer. 

La culture du cannabis peut passer pour un processus intimidant et déroutant du point de vue extérieur. Bien qu’il y ait un tas de variables dans la culture du cannabis et le succès d’une récolte généreuse, le processus peut se réduire à quelque chose de plutôt simple. Il est très important pour les novices de poser des objectifs clairs avant de se lancer dans ce processus pour que leurs cycles de cultures aient une certaine structure et afin d’être sûr que toutes les bases soient couvertes.

C’est en forgeant que l’on devient forgeron. Avec le temps, vous pourrez commencer à expérimenter des techniques de culture exotiques et des astuces pour booster vos rendements, mais pour le moment, restons-en aux bases. Ci-dessous, vous trouverez une liste de considérations vitales et d’astuces qui devraient vous aider à connaître une première culture sans accroc et aussi productive que possible. C’est parti pour la culture !

SOUHAITEZ-VOUS CULTIVER EN INTÉRIEUR, OU EN EXTÉRIEUR ?

CULTIVER EN INTÉRIEUR, OU EN EXTÉRIEUR

Il y a bien des avantages (et inconvénients) à la culture d’intérieur comme à la culture d’extérieur. En intérieur, vous avez le contrôle sur presque tous les facteurs environnementaux y compris la température, l’humidité, l’eau, l’éclairage et le flux d’air. Par contraste, les cultures d’extérieur sont quant à elles exposées aux éléments et des facteurs tels que l’éclairage et la température ne pourront pas être contrôlés aussi facilement. Cependant, les coûts d’une culture en intérieur sont minimaux, car vous utiliserez bien moins d’électricité. De plus, les plants d’extérieur ont généralement plus d’espace pour se développer et deviennent donc plus larges et offrent de ce fait de plus grosses récoltes.

Certains cultivateurs sont assez chanceux pour choisir de cultiver soit en intérieur soit en extérieur. D’autres seront limités à l’un ou à l’autre. Si vous n’avez pas d’espace en extérieur, alors lancez-vous dans une culture d’intérieur. Il vous faudra quelques bonnes lampes, un ventilateur et une tente de culture (ou une pièce entière si vous le pouvez). Choisissez une pièce adaptée dans une partie relativement privée de votre logement et installez-y votre équipement.

Si vous choisissez de cultiver en extérieur, choisissez l’endroit idéal de votre jardin. Vos plants de cannabis devront être placés dans un endroit où ils recevront autant de soleil que possible en journée. Trouver un endroit où la terre est de bonne qualité est aussi important si vous prévoyez de le planter directement en terre.

Si vous n’avez pas d’autres choix que de cultiver en extérieur en raison de la prohibition ou des personnes de votre résidence qui désapprouvent cette activité, il vous est possible de cultiver dans un endroit tenu secret. On appelle cela la culture guérilla. Certaines des décisions les plus importantes lors de ce type de culture incluent le placement des plants dans un endroit ensoleillé, en dehors des zones inondables et à l’abri des randonneurs.

CHOISISSEZ LA VARIÉTÉ À CULTIVER

Il existe littéralement plusieurs milliers de génétiques de cannabis disponibles. Beaucoup d’entre elles sont issues de la sélection, un processus qui permet aux cultivateurs de choisir les traits avantageux de certaines variétés puis de les croiser afin de mettre au point une nouvelle super-variété.

La sélection d’une variété dépendra finalement des préférences personnelles et des limites spatiales. De plus, certaines variétés sont plus adaptées à la culture intérieure et d’autre à la culture extérieure. Lors d’une culture extérieure, vous pourriez opter pour une grande variété sativa ou à dominance sativa pour profiter au maximum de l’espace à votre disposition et en tirer d’énormes rendements. Prenez tout de même en compte le fait que les sativa ont tendance à mettre plus de temps à fleurir que les indica et qu’elles ne seront pas idéales pour les climats froids aux automnes pluvieux.

Si vous cultivez en extérieur et que vous ne souhaitez pas attirer l’attention, ou que vous cultivez en intérieur dans un espace limité, essayez de cultiver une indica pure ou une variété à dominance indica qui atteindra une plus petite taille. Vous pourriez également envisager une variété à autofloraison. Ces plantes ne demanderont pas de changement de cycle lumineux pour commencer leur floraison, seront très résistantes par nature et iront très rapidement de la graine à la récolte. Les variétés à autofloraison sont idéales pour les cultivateurs à la recherche d’une récompense rapide et quasi-instantanée.

CHOISISSEZ QUEL TYPE D’ÉCLAIRAGE UTILISER

Si vous cultivez en intérieur, il vous faudra de bons éclairages pour permettre à vos plantes de photosynthétiser de manière optimale. Il existe un certain nombre de différents éclairages parmi lesquels faire votre choix, chacune aura ses propres avantages et inconvénients.

Les LED sont très populaires parmi les cultivateurs d’extérieur, car leur utilisation est peu coûteuse, elles sont puissantes et émettent très peu de chaleur.

Les lampes fluorescentes compactes (CFL) sont une autre source de lumière très populaire. Elles sont relativement peu coûteuses à l’achat, émettent un bon spectre lumineux et s’en tirent particulièrement bien dans les petits espaces de culture, mais elles ne sont pas adaptées aux plus grandes opérations.

Les lampes de culture à sodium haute pression (HPS) sont fidèles alliées durant des décennies, sont plutôt peu coûteuses et très efficaces. Parmi les points négatifs, on trouve la quantité de chaleur qu’elles produisent et la grosse quantité d’énergie qu’elles consomment.

RENSEIGNEZ-VOUS SUR LA QUANTITÉ DE LUMIÈRE QUE DEMANDENT VOS PLANTES

Si vous décidez de cultiver une variété photopériodique, c’est-à-dire une variété qui nécessite un changement de cycle lumineux pour débuter sa floraison, vous devrez proposer différents cycles de lumière à vos plantes comparées à celui proposé à des variétés à autofloraison.

Pour faire simple, la plupart des cultivateurs choisissent de proposer 18 heures de jour et 6 heures de nuits à leurs plants de cannabis en croissance. Une fois que les plants ont atteint la taille désirée, le passage en 12 heures de jour pour 12 heures de nuit leur signalera qu’il est temps de commencer à fleurir. Il faudra ensuite maintenir ce cycle lumineux jusqu’à la fin de la récolte. Il est tout à fait possible de brancher ses lampes sur un minuteur automatique.

OFFREZ À VOS PLANTES TOUS LES NUTRIMENTS DONT ELLES ONT BESOIN

OFFREZ À VOS PLANTES TOUS LES NUTRIMENTS DONT ELLES ONT BESOIN

Toutes les formes de vie végétale ont besoin d’un certain nombre de nutriments pour vivre et fleurir. Beaucoup de ces molécules sont des minéraux qui permettent à la plante de s’adonner à ses processus physiologiques vitaux. Les demandes nutritives végétales se classent en deux catégories : macronutriments et micronutriments. Les macronutriments sont des substances dont le cannabis a besoin en fortes doses. Ils comprennent l’azote (N), le phosphore (P) et le potassium (K). Presque tous les engrais auront un ratio explicite de ces nutriments, il s’agit de leur ratio N-P-K. Les plants de cannabis ont également besoin des micronutriments que sont le bore, la chlorine, le cuivre, le fer, le manganèse, le zinc, le molybdène et le nickel.

Avec l’expérience, vous pourrez apprendre à produire vos propres nutriments à l’aide de compost et autres méthodes. Cependant, en tant que cultivateur novice, l’option la plus simple reste de se procurer des formules préconçues contenant tous ces nutriments.

Un facteur important à prendre en compte en tant que débutant est la « loi du minimum ». Ce principe déclare que si la plante dispose de quasiment tous les nutriments dont elle a besoin, il suffit qu’un seul nutriment soit en dessous de la valeur minimale pour que la plante soit carencée. Il faudra garder ce fait en tête lors de la préparation de vos formules afin d’éviter les carences nutritives. Cependant, assurez-vous de ne pas faire le contraire total, c'est-à-dire sur-engraisser les plantes pour essayer de compenser ces carences. Sur-engraisser peut contribuer au mauvais développement des plantes.

PROPOSEZ UN SUSBTRAT DE QUALITÉ À VOS PLANTES

Dans ce contexte, le substrat fait référence à la substance au sein de laquelle votre cannabis est cultivé. Bien souvent, il s’agit de terre, ce qui reste peut-être la meilleure option pour les cultivateurs en herbe. D’autres cultivateurs choisissent l’eau en tant que substrat, cette méthode s’appelle l’hydroponie.

Toutes les terres ne se valent pas. Certaines sont de moindre qualité et sont exemptes de nutriments. D’autres sont remplies de minéraux et seront bien plus fiables. En général, le cannabis préfère une terre sombre et riche qui drainera correctement et ne sera pas boueuse.

Si vous cultivez des variétés à autofloraison, vous aurez besoin d’un substrat plus aéré contenant moins de nutriments, c’est ce que ces variétés préfèrent. Les autoflos se plaisent à merveille dans un mélange de compost, de perlite et de vermiculite.

AVOIR UNE TERRE LÉGÈREMENT ACIDE

Le cannabis se plaît à merveille dans une terre légèrement acide. Vous pouvez mesurer le pH en utilisant du papier pH ou des sondes. Votre terre devrait avoir un pH d’entre 6 et 7 afin de permettre une meilleure assimilation des nutriments. Si les valeurs vous montrent que votre terre est trop alcaline, envisagez d’incorporer de la farine de graines de coton ou du sulfate de fer. Si elle est trop acide, optez pour du marc de café.

RESTEZ À L’AFFÛT DES NUISIBLES

Selon votre culture, vous aurez peut-être besoin de mettre en place un protocole de contrôle des nuisibles afin de protéger vos plantes d’une invasion. Les cultivateurs d’extérieur devront être particulièrement attentifs et surveiller de près le dessus et le dessous des feuilles, la surface de la terre et mêmes les têtes afin d’être à l’affût de toutes bêtes rampantes.

Tous les insectes ne sont pas mauvais. Les coccinelles et les staphylins dévoreront les nuisibles de votre jardin tel que les acariens et les mycétophites. Il est fortement conseillé d’utiliser des méthodes biologiques de contrôle des nuisibles, et jamais des méthodes synthétiques. Après tout, vous finirez par fumer le produit fini ! En cas de nuisibles sur les feuilles, utilisez un spray foliaire d’huile de neem et le tour sera joué. S’assurer de la bonne santé d’une plante peut également prévenir de l’apparition de certains nuisibles en évitant de créer un terreau favorable à leur reproduction.

Pour les nuisibles de taille plus conséquente, tels que les cerfs ou autres mammifères, des barrières faites de grillage à poule ou autre structure de soutien pourraient être votre meilleur choix.

GARDEZ UN ŒIL SUR LES INDICATEURS DE RÉCOLTE.

Après avoir investi tant de temps et d’énergie à vous occuper de vos plantes, il est d’une importance critique de récolter au bon moment pour profiter de vos têtes lorsqu’elles sont à leur apogée. Nombreux sont les signes indiquant au cultivateur qu’il est temps de récolter ses fleurs.

La meilleure méthode est de faire un gros plan sur les trichomes. Les trichomes sont ces minuscules glandes productrices de résines sur le dessus des fleurs et des feuilles. Ils sont très difficiles à observer à l’œil nu, mais sont visibles à l’aide d’une loupe. Gardez un œil sur les trichomes durant la fin de la floraison. Au départ, ils seront translucides, mais finiront pas devenir troubles, puis ambrés. Récoltez lorsqu’ils sont une majorité à être troubles pour une puissance maximale.

Une autre manière de savoir si vos fleurs sont mûres et d’observer les filaments qu’elles contiennent, on les appelle des pistils. D’abord blancs, ces pistils deviennent orange au fur et à mesure du mûrissement de la plante. Il est donc temps de récolter quand près de 75 % des pistils ont changé de couleur.

Luke Sumpter
Luke Sumpter

Luke travaille comme journaliste spécialisé dans le cannabis et chercheur en sciences de la santé depuis sept ans. Au cours de cette période, il a acquis une connaissance approfondie de la science du système endocannabinoïde, de la phytochimie du cannabis et des techniques de culture.